C'est avec la sensation d'avoir reçu un vilain coup de pied dans l'entre-jambes que le bicéphale a appris la nouvelle...
Nous serions un blog "insaisissable" pour les jeunes qui découvrent le vin, qui se cherchent et qui espèrent trouver quelques pistes au fil de leurs lectures blogesques.
Sans vouloir le dénoncer à la vindicte populaire, je dirais juste qu'il s'appelle Guillaume (lien sur son facebook) et qu'il tient un excellent blog qui s'intitule "Du Morgon dans les veines".
N'hésitez pas à aller défendre l'honneur du bicéphale en le submergeant de commentaires élogieux sur son blog!
Il est vrai que, depuis quelques temps, le bicéphale a la facheuse tendance à écrire sur des vins "insaisissables"...
Ils sont souvent hors Grande Distribution (remarquez le respect par la majuscule). Pour se les procurer, il faut souvent aller au delà de soi-même et appeler le vigneron.
Le constat est dur.
Malgré sa fraîcheur juvénile, sa crinière de lion et son langague de djeune qui kiffe la life, le bicéphale n'écrit plus assez sur des vins "faciles"' à trouver et à aimer.
Bon, on ne va pas non plus exagérer.
Jamais le bicéphale n'écoutera du R 'n B ou du Hip-Hop en envoyant des SMS bourrés de fautes d'orthographe, enfermé dans sa chambre en pensant à sa prof de maths nue et humide.
C'est trop tard.
Mais on peut faire un effort (tranquille, sans trop en faire) pour écrire sur des vins bons et distribués en GD.
Pour que ceux qui ont leurs premières émotions viniques puissent continuer à surfer sur la vague du plaisir que donne un bon vin.
A tout âge.
C'est le cas de ce vin, "chiné" chez Auchan, durant la foire aux vins (tout jeune amateur y fait ses premières armes, fébrilement, avec l'impression d'être Colomb) de cet automne.
N'hésitez à goûter (pour moins de 10 euros) à un "Marsannay 2009" du domaine de la Cave aux Loups.
Laurent Fournier est vigneron au domaine Jean Fournier à Marsannay, petit village accroché au bord d'une zone commerciale en périphérie de Dijon.
Premier village où la vigne est plantée séculairement, c'est le point de départ de la route du vin vous emmenant vers Beaune.
Marsannay est une appellation mal aimée.
A tort, car on y trouve de superbes vins, qui ont le mérite de ne pas flamber niveau prix (jusqu'au jour où le Marssannay sera à la mode et que les prix vont grossir comme une grenouille qui voulait être un boeuf...).
Vignerons depuis des générations, le domaine Jean Fournier a pris la tangente de l'agriculture biologique depuis quelques années.
Ce vin rouge de Marsannay est de cépage 100% pinot noir, le cépage emblématique de la Bourgogne (la gamay y est aussi cultivé, souvent en assemblage sous la dénomination Bourgogne passe-tout-grain).
L'étiquette est superbe, avec cette peinture d'allure rupestre reproduite, ainsi que le nom de Laurent Fournier mis en évidence.
La contre étiquette est peu informative, mais permet de voir la certification de l'agriculture biologique.
Destiné à l'export, à la disribution en GD, le vin est "stabilisé" par l'adjonction de sulfites.
Ne controlant pas toute la logistique du domaine vers l'étal du magasin, peu de vignerons prennent le risque de faire faire des vins "natures" (sans sulfite).
Le Vin Nature a la réputation d'être plus fragile aux changements de température, aux transports peu précautionneux...
Ce Marsannay mérite de craquer un petit billet...
Il permettra aux jeunes amateurs de faire leurs gammes sur un vin qui donne un pinot noir facile et plaisant.
C'est du pinot dans tout son fruité, cerise, groseille très mure.
On reprochait souvent aux bourguignons de faire des vins portés par une trop grosse acidité les destinant à la garde, avec l'argument massue des vignerons "c'est pas buvable maintenant, mais dans 10 ans, porté par l'acidité, le vin va s'épanouir".
Le bicéphale n'est pas caviste.
Je suis fébrile et j'aime prendre du plaisir de suite avec un vin acheté l'avant veille sans avoir à le fourrer dans une cave pour un dixième de siècle...
Là, c'est bingo.
Le vin donne de suite un plaisir fruité avec une jolie longueur en bouche, le tanin présent et léger, la pointe d'acidité qui termine la bouche.
Le vin n'est pas marqué par le bois (peut être dû à un élevage en foudre, tonneau plus gros que le fût, avec moins de contact du vin au bois) et laisse exprimer le fruit facile et délicat.
Je n'ai aucune idée du potentiel de garde du vin.
Mieux, on s'en contrefiche, le vin ne devrait pas faire de vieux os chez vous.
Il s'ouvre facilement sur du canard, une escalope ou un jarret de veau.
Moi, je le bois volontiers sur des oeufs en meurette...
WHAOUH!
C'est bon, ça se boit sans soif.
A tester pour "ressentir" le pinot noir sans perdre un rein au moment de sortir la carte bleue.